

Le press release décrit une bombe musicale ! Avec Downtown Sessions, The 18th Parallel vient de dévoiler son deuxième opus, un vrai cadeau pour les amateurs de reggae roots. 10 ans de sessions passées entre Genève et Kingston ont donné naissance à ce bijou, fait main, old-school et analogique.
Produit par Mathias Liengme, les 9 tracks sont l'oeuvre de Primo Viviani, Leroy "Horsemouth" Wallace et The 18th Parallel, qui apportent leur touche instrumentale avec AB Merlin, Solal Excoffier, Samuel Ricucci, Thales Lion Farmer à la guitare lead, Léo Marin à la guitare rythmique, Thomas Florin à la trompette, Anthony Dietrich Buclin au trombone, Claude Jordan et Tanjia Müller à la flûte, et Roberto Sánchez qui mixe le tout. Une fois lancé, vous serez sous le charme de ce son original qui mélange tradition et modernité.
Les invités venus poser leur voix sur cet album sont absolument tous tous des légendes vivantes qui ont fait l'âge d'or du Reggae jamaïcain. Et c'est ce qui rend ce projet tellement spécial. Cornel Campbell ouvre le bal avec un Lovely Feeling et sa voix de falsetto unique n'a rien perdu de sa puissance. Le riddim est simple et sans fioritures, mais inclut un super solo de trombone que Cornel agrémente de petites touches.
Just Like The Rainbow allie ensuite deux autres grands noms du Reggae, I Kong et Max Romeo. Bien qu'ils soient amis de longue date, c'est la première fois qu'ils se retrouvent sur le même morceau, ce qui en soi est un événement, mais la piste est également un coup de cœur instantané grâce à sa beauté pure. L'arrangement à la Geoffrey Chung (avec flûte incluse), les harmonies vocales des Emeterians (From Spain) et les textes livrés par les deux chanteurs, ce morceau est juste magique. "Souviens-toi, quand tout semble sombre, seul l'amour peut vaincre la haine !"
Fred Locks quant à lui, livre son The System Is A Fraud sur un riddim steppers. C'était l'un des premiers morceaux enregistrés en 2013 à Kingston, et si vous optez pour la version 7'' disponible, vous trouverez un excellent Dub sur la face B. Ensuite, The Silvertones se joignent à la fête avec Only Me. Baignant dans la gloire du son synthétique que Coxsone a expérimenté à la fin des années 70, le trio vocal chante à propos d'un amoureux qui se remémore "une fille laissée derrière".
Avec Times Tough, la sévère critique sociale de Leroy Brown a également trouvé sa place sur la playlist. Sur un reggae teinté de funk, il déplore les difficultés auxquelles les gens font face partout sur la planète aujourd'hui, affirmant que "la pauvreté frappe à la porte de tout le monde" d'une voix sombre mais touchante. Même si l'effet global de la chanson est décourageant, le chanteur nous montre une voie possible pour soulager la pression: "l'agriculture est la réponse, cultive ce que tu manges, mange ce que tu cultives!".
Big Youth ne nécessite pas d'introduction. Sa contribution s'appelle Man With A Mission, sur un riddim rub-a-dub à la basse lourde. Dans le communiqué de presse, il est indiqué que cette chanson a été enregistrée en une prise dans le centre-ville de Kingston, tard dans la nuit. Puissant!
Plongeant profondément dans le domaine spirituel des Rastas, Ride On est un hommage aux traditions Nyabinghi. Et qui de mieux pour représenter cela que Ras Michael? Il a déployé ses pouvoirs vocaux lors d'une session d'enregistrement chez Earl "Chinna" Smith à Kingston, Inna De Yard, avec un groupe de chanteurs dirigé par le leader des Douze Tribus d'Israël, Sangie Davis, et le résultat est une chanson simple mais hypnotique qui augmente la diversité stylistique.
Sur un son plus ludique, presque disco, Hopeton James chante l'amour, dans Just A Wonder, avant que Lala Love clôture l'album avec River. La seule invitée qui ne soit ni jamaicaine ni une légende du reggae. Il s'agit de la seule soliste féminine sur le disque, une jeune talent en devenir de Suisse. Avec une voix cristalline, elle compare la vie à un lent mais fort courant de rivière qu'il faut "embrasser et laisser aller". Chapeau à cette demoiselle !
Une mention spéciale est également due à la couverture de l'album réalisée par Ellen G., qui a créé une belle représentation visuelle de la variété colorée présente sur l'album. Les 18th Parallel méritent d'être loués pour ce qu'ils ont fait ici, car il est d'une importance capitale d'inviter ces pères fondateurs du Reggae qui sont encore parmi nous à se mettre à la barre, pour leur montrer du respect et leur donner de la visibilité pour leur art. Downtown Sessions est vraiment un joyau étincelant, quelque chose que les jeunes artistes Reggae devraient absolument écouter pour comprendre sur quoi reposent tous les développements modernes. Un magnifique album !