

Après un EP prometteur sorti en 2018, et deux ans de préparation et de tournée, The Fanatiks délivre un très bon premier album, superbement réalisé et totalement auto-produit, qui prend aisément sa place dans le paysage du reggae français anglophone.
Le groupe débute en 2015 entre passionnés de musique et particulièrement de reggae. En 2016, une refonte du groupe voit l’arrivée de Swiff, le chanteur qui fini de donner son identité musicale au groupe grâce au timbre particulier de sa voix. Influencé par le reggae jamaïcain des années 70/80 (Israël Vibration, Black uhuru) les Fanatiks tirent aussi leur inspiration de groupes plus modernes comme les Ligerians, ou même de groupes plus hip-hop comme les Fugees. Ils définissent leur style sobrement « roots rock reggae », de par la présence du duo basse / batterie (Julien et Jeremy) qui posent une fondation bien roots, à laquelle s’ajoutent les riffs de guitare aux sonorités et influences rock de Benoit, et les pompes et solos d’orgue de Benjamin. Pour étoffer encore plus leur son, en 2019, Eliott les rejoint aux percussions. Depuis 2018, ils commencent à arpenter des scènes prestigieuses de festivals bretons (Wadada festival, Freedôme Reggae Festival) aux côtés d’artistes tels que Inna di Yard, Mo' Kalamity, Turbulence, Tomawok, Mystikal Man, ou encore Keefaz… Ils sont également membres actifs du collectif « Fawaka records », créé à l’initiative du groupe Rennais Faygo, un collectif visant à fédérer et mutualiser les ressources des groupes reggae en Bretagne, ce qui leur donne l’occasion de partager la scène ensemble plusieurs fois…
Mais parlons de l’album…
Enregistré dans leur studio par leur guitariste et également ingéson, cet album est une invitation au voyage et à l’introspection. Il commence par une intro d’ambiance de sons d’avions, de taxis et de bus afin de mettre l’auditeur en condition. Le premier titre, Traveller Sound est dans la continuité de cette intro et met en scène un individu qui part découvrir le monde pour se rendre compte du tout dont il fait partie et élargir ses horizons.
Les titres suivants découlent du constat de ce voyageur et décrivent ce que peut voir ce voyageur : la misère dans Poorman, et son opposé dans King of Madness, la peur des autres, de soi-même ou de l’avenir avec Fear, peur qui peut faire basculer l’humain dans la haine ou la violence thème abordé par le titre Bad Man. Le constat se finit avec le titre What a Disaster, qui pose la question de savoir comment agir pour rendre le monde meilleur…
Les titres suivants donnent des pistes… Human Race nous dit que peu importe qui on est ou d’où l'on vient, nous sommes tous des humains avec nos forces et nos faiblesses, et que l’on peut prendre conscience de notre impact à force d’introspection.
Like a Lion nous parle d’éveil, comme un lion (symbole de la force et de la puissance), on peut se lever, se battre contre ce contre quoi nous sommes en désaccord pour faire changer les choses.
Enfin, l’album se termine sur une note très positive avec Sun bright et Day After Day, qui nous disent métaphoriquement que notre part de bon est plus forte, que la lumière l’emporte toujours sur l’ombre, et qu'améliorer l’avenir est un travail de longue haleine qui se fait jour après jour, petit à petit…
L’album se finit sur un dub du titre Fear, dubé par Seb « Mellow Mood » Houot au Wise studio.
On voit donc que l’ordre des titres a vraiment son importance dans le message délivré dans cet album. Un album très travaillé, autant dans le message que techniquement puisqu'il est superbement mixé par Gabriel Bouillon de SoulNurse records, et masterisé par Pilah (Paul’s boutique).
Je vous conseille donc d’aller prêter une oreille à ce bon album d’un groupe prometteur… Il est disponible en écoute sur les plateformes de streaming et à l’achat sur leur site thefanatiks.fr. Soutenez si vous aimez. Par les temps qui courent , les artistes ont plus que jamais besoin de leur public, puisqu’ils ne peuvent plus ou très peu monter sur scène...