Interview avec U Roy au Festival Dub Lights 3

Interview avec U Roy au Festival Dub Lights 3

Le samedi 16 juin 2018, nous avons eu l'occasion d'interviewer Daddy U Roy, après son concert avec Mad Professor, et Lee « Scratch » Perry au Festival Dub Lights 3 à Sète.

Auteur : Cassy G.
Publié le 05 mars 2021

Le 17 février dernier, le deejay vétéran U Roy nous quittait. Nombreux sont ceux qui ont été bouleversés par cette disparition. La rédaction de Reggae-live.fr souhaitait mettre sous le feu des projecteurs une dernière fois cette légende du reggae, en publiant un échange entre notre reporter et l'artiste qui s'était tenu à la suite de son concert du 16 juin 2018, lors du Festival Dub Lights 3 de Sète.

Cet entretien a été publié pour la première fois en anglais, le 06 juillet 2018 sur le site jamworld876.net. Nous vous proposons aujourd'hui de le découvrir dans une version traduite en français.


Festival Dub Light 3

U Roy, Toujours sur scène

Le Deejay jamaïcain U Roy s'est produit aux côtés de Mad Professor et Lee « Scratch » Perry, au Théâtre de la Mer à Sète, le 16 juin 2018. Lorsque nous lui avons demandé comment s'est déroulé le concert, il a répondu :

- C'était très bien. Le public était très agréable. C'était bien de voir des jeunes. C'était génial pour moi.

Nous sommes brièvement revenus sur sa performance au festival espagnol Rototom Sunsplash en 2017.

- C'était aussi très bien. Ce que je veux dire par là, c'est que le Rototom est l'un des plus grands festivals et je suis très reconnaissant de pouvoir participer à des festivals tels que celui-ci.

Nous lui avons demandé ce qui le motivait à continuer à tourner jusqu'à présent.

- Pour moi, c'est juste mon travail. Donc, je continue à le faire jusqu'à ce que Jah me dise d'arrêter. Il ne m'a pas encore dit d'arrêter, alors je continue à faire ce que j'ai à faire.


L'amour de la Jamaïque

U Roy avait 20 ans lorsque la Jamaïque est devenue indépendante. Lorsque nous lui avons demandé comment cet événement majeur de l'histoire jamaïcaine avait affecté sa vie. A ce sujet, il a, entre autres, exprimé son amour pour la Jamaïque.

- Cela a changé pas mal de choses parce que la Jamaïque soit devenue indépendante. La Reine répondait pour nous en Jamaïque, et maintenant tout a en quelque sorte changé.
C'est bien d'être indépendant. Je suis fier de ce pays, même si c'est un pays pauvre. je suis toujours très fier de mon pays. J'aime beaucoup mon pays.

Rastafari

En 1963, l'incident de Coral Gardens a choqué le paroisse de St James en Jamaïque. Nous avons donc demandé à U Roy comment il avait perçu cet événement lorsqu'il était plus jeune. Il s'est souvenu.

Massacre de Coral Garden- À l'époque, j'étais très jeune. J'en ai entendu parler, mais je n'y ai pas prêté beaucoup d'attention. Cependant, je tiens à dire qu'il s'agit d'une discrimination à l'égard des rastas, et ça ne me plaît pas du tout. Mais maintenant, c'est différent pour les rastas, ils sont mieux reconnus. Ils prennent davantage position à différents égards.
Pour moi, c'est un grand honneur, parce que parfois, quand j'étais jeune, on ne pouvait pas parler des rastas aux gens. Même mes parents, ils n'aimaient pas que tu dises que tu es un rasta, ils n'aimaient pas ça. Mais je fais ce que j'ai à faire, je suis serein sur ce que je fais, et je n'ai aucun regret. Je ne fais que remercier et louer Jah, parce que pour moi, Jah m'a béni avec mon talent, avec tout, il m'a aidé à traverser la vie, chaque jour sans problème. C'est formidable ! Je suis définitivement un rasta, et je rendrai toujours grâce et louange au Most High.

Quand nous lui avons demandé quand et comment il était devenu rasta, il a raconté :

- J'étais très jeune, j'avais des amis qui me parlaient du roi Sélassié, et qui me parlaient de la bénédiction que l'on reçoit de Jah. Je me suis engagé dans l'œuvre du Most High parce que j’étais très intéressé par ce que j'avais entendu sur la culture Rasta. Je suis fier de cela. Je vous le dis simplement : je suis fier de ce que je fais et je n'ai aucun regret. Je serai toujours un rasta.

Il a ajouté que jusqu'à présent, sa foi rasta était encore forte.

- Ma foi est très forte. Je peux vous le dire. Je suis heureux, parce que pour moi, peu importe à quel stade je suis arrivé dans ma vie, je crois fermement que c'est la puissance du Most High qui m’a aidé à y parvenir, à aller de A à Z. Cela est bon pour moi.

Nous lui avons demandé s'il avait déjà rencontré des gens qui vivaient dans le Pinnacle.

Pinnacle, village rasta- J'en ai entendu parler, mais je ne les ai pas rencontré. Donc, je pense qu'ils ont probablement fait ce qu'ils voulaient faire. Parce que, comme je viens de le dire, on ne pouvait pas le dire aux gens de mon pays à l’époque.
J'ai grandi avec ces gens, et quand vous disiez que vous étiez un rasta, c'est comme si vous disiez les pires choses à l'époque. Mais je m'en fichais, parce que, je vous le dis, j'ai dit à ma mère : « D'accord, tu as ta religion. Tu vas à ton église le dimanche. Tu pries ton Dieu. Laisse-moi rendre grâce et louer mon Dieu. »

Motivation

Alors qu'il exprimait sa foi rasta, un fan l'a interrompu pour faire signer son disque. U Roy explique alors que l'amour de ses fans le motive.

- Vous voyez, ce sont certaines des choses qui me motivent à faire ce que je fais, qui me gardent en vie, qui me rendent heureux. Quand je vois des jeunes gens qui sont beaucoup plus jeunes que moi, qui viennent me voir et me disent : « Hé, je t'écoute depuis que je suis tout petit ! Mes parents m'ont parlé de toi, mes parents m'ont fait connaître ta musique ». Ces choses vous gardent en vie et vous rendent heureux. Ça vous fait penser : « Bon, quoi que je fasse, il doit y avoir quelque chose de bien, sinon il n'y aurait pas autant de gens qui s'intéressent à ce que je fais. »
Alors ces choses, pour moi, laissez moi vous dire que c'est un grand honneur. Ce soir, sur scène, dans le public, il y avait 90 % de jeunes. Donc, ce genre de choses me motivent. J'apprécie ça vraiment au maximum. Je suis dans un pays étranger maintenant et je parle de ça. Je vais à l'étranger, en France, en Allemagne, au Japon, etc, et vous voyez, tout ce public vient, applaudit et s'amuse pendant que je fais ce que j'ai à faire. Pour moi, c'est juste une bénédiction. Je ne peux pas le dire autrement que cela. C'est une bénédiction du Most High.
Je pense que Jah me bénit chaque fois que je fais ce que je dois faire. Et faire en sorte que tant de gens dans le monde entier me connaissent, c'est la plus puissante des bénédictions. Je suis tellement heureux de ce qui se passe. Je le remercie.

Politique

Lorsque nous avons demandé à U Roy ce qu'il pensait de la politique, il a répondu :

- La politique, partout dans le monde, sépare les gens. La ségrégation n'est pas une bonne chose. L'unité est la force. Aimer les gens, c'est très bien. Lorsque vous aimez les gens, cela signifie que vous avez du cœur pour les gens. Si vous voyez votre frère ou votre soeur tomber, vous essaierez de trouver un moyen de les aider. Quand vous voyez une personne dire « J'ai faim, je n'ai pas d'argent pour acheter de la nourriture », si j'ai de l'argent à lui donner pour acheter de la nourriture c'est la chose la plus rapide à faire. Je peux lui donner ça, parce que regardez, il va juste manger un peu de nourriture. Cela vous permet de rester en vie. Donc, je vais donner ça.
Donc, je ne suis pas un politicien. J'aime les gens. Donc, je leur montre mon respect tant qu'ils me montrent leur respect. Je leur rendrai toujours ça. Je n'aime pas manquer de respect aux gens parce que je ne veux pas qu'ils me manquent de respect. Vous ne faites pas aux autres ce que vous n'aimez pas qu'on vous fasse. Vous voyez ce que je veux dire ?

Il a souligné que :

- D'accord, je suis une personne noire. Si une personne vient me voir et me dit : « Hé, U Roy, je peux prendre une photo avec toi ? » Ce n'est pas un problème, man. C'est mon travail. C'est mon travail de prendre une photo avec vous, si vous avez envie de prendre une photo avec moi. C'est cool pour moi. Je vous dis que je ne crois pas à la ségrégation, je crois à l'unité. J'entends toujours mes parents dire que l'unité est une force. Respectez les gens, quelle que soit leur couleur, leur classe ou leur race. Tant qu'ils vous montrent du respect et de l'amour. Aimez-les en retour. C'est ce en quoi je crois.

Début de carrière

U Roy a commencé sa carrière dans les années 60, et a commencé à enregistrer au début des années 70. Nous lui avons demandé s'il avait un jour espéré devenir aussi célèbre. Il nous a répondu :

- Oh mon Dieu ! Je n'aurais jamais pensé cela, je n'aurais jamais pu. Je ne pourrais jamais m'asseoir ici et vous dire ça : « Oui, je le savais depuis ce temps-là. » Non ! Je ne l'avais jamais imaginé, je n'avais même pas idée qu'un de ces jours je serai ici à cette heure-ci. Parce que, je fais ce métier depuis plus de 50 ans maintenant.
Quand j'ai enregistré mes deux premières chansons, je me suis juste dit « Oh, ça ne va durer que deux mois tout au plus ». Vous savez, parce qu'à l'époque, la musique de Deejay n'était pas quelque chose que les gens reconnaissaient dans mon pays. Alors quand j'entendais mes deux chansons à la radio, je me disais que c'est juste un truc qui durerait deux mois, pour moi ça n'allait pas durer plus longtemps.



U Roy a ajouté qu'il était surpris de voir que les gens aimaient vraiment son travail. Une fois de plus, il exprime combien l'amour de ses fans lui apporte de la joie.

- Ce fût donc la plus grande surprise pour moi de m'apercevoir que ça a duré jusqu'à présent et qu'aujourd'hui j'en parle aux jeunes. C'est vraiment honorable pour moi, croyez-moi. Cela me procure une joie incommensurable à chaque fois que j'y pense. Mais je ne l'avais jamais imaginé. Quand j'étais petit, je me disais que je ne verrai jamais la France, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Amérique, l'Afrique, parce que je n'avais pas d'argent pour acheter un billet pour me rendre dans ces endroits.
Je me disais qu'il n'y avait pas moyen que je connaisse ces endroits, je pourrais seulement dire que j'en ai entendu parler mais que je n'y parviendrais jamais ! Écoutez-moi, je viens en France, presque chaque année. Vous voyez donc de quoi je parle maintenant.
On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Quand je viens en France, des milliers de personnes viennent me voir. Je me produis à des festivals etc. Vous voyez des milliers de personnes là-bas qui scandent « U Roy ! » Jamais je n'avais imaginé que cela se produirait un jour.

Collaborations récentes

Même si U Roy a été actif jusqu'en 2021, il a probablement été le plus actif pendant les années 70. Il est bien connu pour avoir dubbé des classiques Reggae de l'époque. Néanmoins, plus récemment, il a collaboré avec des artistes de la génération actuelle.

- J’ai enregistré quelques chansons avec Tarrus Riley pour son album, et beaucoup d'autres jeunes. Il arrive que des jeunes font appel à moi pour leurs projets. Je n'ai aucun problème à enregistrer sur des chansons récentes, même avec des jeunes. Je n'ai aucun problème à le faire parce que, comme je l'ai dit, c'est mon travail. Quand c'est votre travail, vous devez juste savoir quoi faire.
Ce n'est donc pas un problème pour moi d'enregistrer une chanson avec Tarrus Riley ou Beres Hammond. Parce que tout est une question de timing. Le timing avec la musique. Peu importe ce que le chanteur chante, il faut juste savoir quand intervenir afin que vous ne soyez pas en conflit avec le chanteur. Vous ne devez pas être en clash avec lui, quoi qu'il fasse et ça, je peux le faire sans problème.

Processus d'écriture

U Roy était un Deejay original qui a toujours su faire preuve d’inventivité dans ses paroles. Lorsque nous l’avons interrogé sur sa manière d’écrire, il a déclaré :

- Écoutez-moi, en termes d'écriture, il m'arrive de m'asseoir et d'écrire quelque chose, et au moment où j'entre dans le studio, je laisse les paroles dans ma poche. Je ne lis rien du tout. Je prends place devant le micro, j'ouvre la bouche, et c'est tout. Les mots ne cessent de sortir.
Comme vous avez pu le voir ce soir, Lee Perry m'a appelé sur scène. C'est comme un charpentier qui construit une maison. Il sait ce qu'il va construire avant de commencer à construire la maison. Vous savez ce que vous devez mettre en oeuvre pour construire une belle maison. C'est comme ça. Ce n'est pas difficile. Au tout début, c'était dur. Mais, comprenez que dans ma vie, rien de ce qui a trait à mon travail n'est difficile pour moi.

Enregistrement

U Roy a commencé à enregistrer au début des années 70. À l'époque, l'enregistrement en une seule prise était la norme. Cependant, les techniques d'enregistrement ont beaucoup évolué depuis, et il est désormais courant d'enregistrer une chanson en plusieurs prises. Lorsque nous l’avons questionné sur sa manière d’enregistrer, il a répondu :

- Lorsque j’ai commencé à enregistrer en studio en Jamaïque, il y avait deux pistes. La musique était sur une piste, et votre voix sur l'autre piste. Si vous faisiez une erreur, à n'importe quel moment de la chanson, vous deviez recommencer l’enregistrement depuis le début. J'ai vu des gens en studio pendant une demi-journée qui n'arrivaient toujours pas à terminer une chanson. Je fais de mon mieux pour que cela ne se produise jamais pour moi. J'adore le fait que la plupart de mes chansons soient enregistrées en une seule prise. Juste une prise. La première fois, je suis allé devant le micro, « Yeah, and rae etc. etc. etc. » et la chanson était finie.
À l'époque, la technologie ne permettait pas de raccommoder des parties d’enregistrement comme ça, par exemple, vous dites quelque chose au début du riddim, puis vous faites une erreur, et ensuite vous corrigez à partir du moment où vous avez fait une erreur. Vous comprenez ce que je veux dire. Ce n’était pas du tout comme ça. Si vous faisiez une erreur, quelle qu'elle soit, même si le riddim était presque fini, vous deviez revenir en arrière.
Donc, j’ai appris à l’époque à faire de mon mieux pour enregistrer du mieux possible, jusqu'à ce jour. C'est ce que j'ai appris. Je le maintiens. Si c'est votre travail, vous ne faites pas d'erreur. Vous vous concentrez sur ce que vous faites et vous faites ce que vous avez à faire.

Ses artistes préférés de la génération actuelle

Nous avons demandé à U Roy quels étaient ses artistes préférés de la génération actuelle.

- Dans la jeune génération d'artistes, j'aime Busy Signal. J'aime Capleton, Buju Banton, ces gens. Assassin, aussi, vous savez. Je respecte ces artistes, ces jeunes artistes. Ils sont jeunes par rapport à moi. Je les respecte parce que je pense qu'ils savent ce qu'ils font. Chaque fois qu'il est temps pour eux d’enregistrer une chanson, ils savent ce qu'ils font. C'est ce qu'il y a de mieux quand on sait ce qu'on fait, et ce qu'on va faire. Cela me rend heureux de voir l'amour que portent ces jeunes, comme j'ai pu le constater dans ce métier. Ces gars ne parlent pas de mauvaises choses sur les femmes, etc, en les traitant de putes et... Ouais. Personnellement, je les respecte.

Conseils à la nouvelle génération d'artistes

Nous avons demandé à U Roy s'il avait des conseils à donner à la jeune génération d'artistes. Il leur a conseillés :

- Vous savez, je peux leur dire de rester eux-mêmes. Ne laissez personne vous dire que vous ne pouvez pas aller d'un point A à un point Z. Peu importe ce que vous faites, et peu importe ce qu’il vous plaît, soyez simplement vous-même. Parce que tu dois aimer tout ce que tu entreprends, et tu pourras le maîtriser. Il faut l'aimer. Si tu n'aimes pas ce que tu fais, tu n’aboutiras à rien.
J'ai de nombreuses fois dû faire face à des problèmes dans l’accomplissement de mes projets. Dans ces moments-là vous vous dites il faut que j'y arrive. Si je n'y arrive pas, comment vais-je survivre ? Je peux donc juste leur dire d’être eux-mêmes. Faites ce que vous savez faire. Quoi que vous aimiez, ne laissez jamais personne essayer de vous distraire de cela, ou de vous décourager. Cela m’arrive souvent de penser que ce que je fais n’aboutira pas, mais je prends quand même la peine de le faire et plus tard, en cours, je retombe sur mes pieds car je veux réellement mener ce projet à bien.
Je dois donc leur dire cela, soyez simplement vous-mêmes. Soyez simplement conscients de ce que vous faites. Pour ce qui est des paroles, ne traitez pas les femmes de salopes Je veux que personne traite ma mère de salope, je veux que personne n'appelle ma soeur ou ma fille salope. Je n'aime pas quand les artistes traitent les femmes de salopes dans leurs chansons. Alors peut-être que c'est leur truc. Mais moi, Je ne pense pas que ce soit quelque chose de confortable du tout. Je pense que ce n'est pas quelque chose que l’on doit imposer aux femmes. Parce que comme je viens de vous dire que je ne veux pas qu’ils traitent ma fille, ma sœur ou ma mère de salope.

Sound systems préférés

U Roy a commencé sa carrière en sound-system. Lorsque nous l'avons interrogé au sujet de son sound-system préféré, il nous a raconté sa jeunesse :

- Mon sound-system préféré ? Quand j'ai commencé à jouer avec des sound-systems, dans ma jeunesse, je jouais pour un sound appelé Doctor Dickies dans le quartier où je vivais. Sir George Atomic. Il y a tellement de sound-systems, parce que j’ai toujours particulièrement aimé les sound-system. Je ne sais pas, mais c'est de là que je viens, de l'ère des sound-systems.
Quand j'étais beaucoup plus jeune, quand il y avait un sound system qui jouait et que mes parents m'envoyaient au magasin acheter quelque chose, ils devaient attendre longtemps avant que je revienne, parce que je m'arrêtais et j’écoutais. J'ai donc beaucoup de sound-systems favoris, j’adore les sounds. C'est de la musique, vous savez. Donc, vous aimerez toujours. Du moins, moi, j'aimerai toujours écouter de la musique, quoi qu'il arrive. C'était mon premier amour d'entendre un sound-system. Puis, quand j'ai commencé à jouer dans les sound systems, j'étais dans le jardin avec une foule de gens autour de moi. J'ai passé des disques, YEAH ! Les gens sautaient et dansaient. J'adore ces choses-là. Je pense que c'est la raison pour laquelle le Most High a fait de moi la personne que je suis.

À part le Reggae et le Dancehall

U Roy aimait la musique, et pas seulement la musique jamaïcaine. Lorsque nous lui avons demandé ce qu'il écoutait en dehors du Reggae et du Dancehall, il a commenté :

- J'écoute tous les genres de musique. Cela pourrait même être de la musique indienne, tant que la musique me procure des sensations, j’écoute de tout. Parce que la musique, ce sont des émotions. Il faut ressentir une chanson pour l'aimer. Et il est vrai que j'écoute Beyoncé, j'écoute Janet Jackson, Mariah Carey, Whitney Houston. J'écoute toutes ces personnes, j'ai leur musique chez moi. Bobby Brown, New Edition, Temptations, Impressions. J'écoute tout le monde. J'écoute les Four Tops, j'écoute les Manhatters, parce qu'ils chantent des chansons qui vous touchent.
Dès lors qu'une musique me touche, je peux acheter un CD juste pour écouter une chanson. Si j'aime cette chanson, je peux acheter le CD, et je n'écoute que cette chanson, et je la joue encore et encore. Je ne suis pas partial quand il s'agit d'écouter de la musique parce qu'on apprend au fur et à mesure de tout. Parfois, d'autres personnes disent qu'il faut écouter certains jeunes parce qu'ils ont des choses à dire que certains ignorent probablement même s’ils sont des hommes mûrs. Il faut donc simplement écouter ce qu'ils ont à dire. Vous pourrez alors en déduire si ce qu'ils disent est juste ou faux. Donc, si vous approuvez ce qu’ils racontent, c'est cool. Si vous ne voulez pas y adhérer, laissez-les tranquilles.

Crédit photo de couverture de cet interview : Ewart Beckford aka U Roy, July 2008 (Jack Vartoogian/Getty Images)

Vous aimez le Roots Reggae, vous pourriez être intéressés par