Rencontre avec Jiladdis de Addis Record

Rencontre avec Jiladdis de Addis Record

Nous sommes allés poser quelques questions à Jiladdis du label suisse Addis Record.

Auteur : Samydread
Publié le 30 mars 2020

Salut gilles, pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter ?

Bonjour à tous, je m’appelle Gilles Geuggis plus connu sous le nom de Jiladdis. J’habite à Genève en Suisse depuis que j'ai un an. Divorcé et papa d’une fille de treize ans, je suis musicien autodidacte depuis mes treize ans (période à laquelle ma maman m’a offert une guitare basse et une guitare à mon grand frère Hervé). C’est avec lui que j’ai commencé à jouer, et par la suite j’ai participé à de nombreux projets et formations dans ma ville et en Suisse (tous styles confondus).

Suite à mon premier voyage en Jamaïque en 1991, j’ai fondé avec mon pote et associé Stuf (qui joue la basse dans beaucoup de mes prods et fait souvent les dessins pour l'artwork de mes sorties) un label reggae que l’on a appelé Addis record (addisrecord.bandcamp.com).




Pourquoi Addis ?

Logo Addis Record

Pour 3 raisons :

  • En hommage à la capitale de l’Ethiopie, Addis-Abeba
  • Addis veut dire "nouveau" en amharique
  • Pour le jeux de mots addis et a dis ("celui-ci" en patois)
A cette même époque (1991), j’ai ouvert avec une bande de pote, le premier « squat » (et le seul ??) reggae/hip-hop d’Europe appelé le Goulet 25. Nous y avons ouvert la mythique « salle de spectacle » du même nom (première salle de spectacle dédiée exclusivement à la musique dite « urbaine ») qui est devenue 15 ans après le Corner 25 (qui a hélas fermé il y a plus d’une année). C’est cet endroit qui m’a poussé à exercer mes talents de dj-selecteur.

Depuis 1993, je vis dans cet immeuble au premier étage.


Qu'est ce qui t'as poussé a créer ton label Addis Record au début des années 90 et quels sont les producteurs qui t’ont influencé à l'époque ?

Je dois revenir avant la création du label pour remettre les choses dans leur contexte. C’est certainement grace à mon père qui était un grand fan de musique que mon amour pour celle-ci est né. Après sa mort soudaine, j’ai commencé à jouer de la musique avec mon frère qui a toujours été une personne très créative et avant-gardiste. Pour les premières demos que nous enregistrions dans notre chambre (dans les années 80), nous avons acheté une boite à rythmes. Etant fan de musique plutôt métal et hard-core à cette époque, nous avons traversé la suisse et parfois l’Europe, du nord au sud et de l’est à l’ouest pour suivre nos groupes préférés, nous avions même créé un fanzine dédié aux nouveaux groupes qui émergeaient dans le monde, à l’époque ou les groupes se faisaient connaitre grace à des demo enregistrées sur cassettes. Nous faisions aussi beaucoup de « tapes trading », des échanges d’enregistrements sur cassettes à travers le monde. Par la suite, nous avons organisé des concerts et des festivals dans notre ville, ce qui nous a vite connecté avec les salles dites « alternatives », les seules salles restant ouvertes à une programmation plus « éclectique » à l’époque. J’y ai découvert une scène alternative ouverte à tous (étant mineur je n’avais pas accès au « clubs » à la mode) et foisonnante de talents et d’énergie dans laquelle je me suis retrouvé. (Merci à Phil et à la salle de l’Ilot 13 entre autre...)
Cette scène n’attendait personne pour créer et organiser, elle se débrouillait avec ce qu’elle avait.
Lorsque qu’un jour j’ai découvert le groupe Bad Brains (groupe de punk-rock et reggae de Washington), j’ai tout de suite été attiré par le groove et le message militant et spirituel de leurs morceaux. J’ai donc commencé naturellement à m’intéresser à la musique reggae.

Par la suite, j’ai enregistré une demo ( « livity dub ») dans laquelle j’ai utilisé la boite à rythme que j’avais achetée avec mon frère et je jouais tous les autres instruments. Je l’ai enregistrée dans le home-studio d’un pote, j’ai fait les prises de sons, le mix, etc… Stuf voulait aussi jouer d’un instrument, je lui ai montré ce que je savais déjà et c’est comme ca que nous avons commencé à faire de la musique ensemble, ca remonte à 1987 sauf erreur.
Nous avons créer le label en 1991 suite à notre premier voyage en Jamaïque, durant celui-ci nous avons ré-enregistré deux de nos compositions au studio Leggo avec l’aide de l’ingénieur Gaylard Bravo, Flabba Holt et toute la famille d’Orange Street (à noté que c’est le seul studio de Kingston qui nous a aidé dans notre projet, en effet n’ayant pas pris nos instruments avec nous, nous avons du nous faire prêter des instruments, choses pas très courante à l’époque en Jamaïque).

C’est suite à cette session studio et nos deux morceaux en poches, enregistrés dans de bonnes conditions, et aux conseils de Bravo que nous avons décidé de créer notre propre label.

En Jamaïque, j’ai retrouvé cette idée de faire les choses par soi-même et de ne rien attendre de qui que ce soit, ce que j’avais déjà appris dans la scène alternative à Genève : L’indépendance. Baignant depuis plusieurs année dans cette même vibration le challenge ne m’a pas fait peur.

Pour ce qui est des producteurs qui m’ont influencé, je dois donc te citer tout naturellement : Augustus Pablo et Rockers (shop qui est situé à coté de Leggo studio), les Roots Radics et Bravo (j’avais repris une de leur compos dans ma première demo citée plus haut), Vivian Jackson, Bob Marley et Tuff Gong évidement mais aussi Jah Shaka en Angleterre pour qui j’avais deja une grande fascination.


Parle-nous de la scène reggae genevoise, Asher reste un des pionniers ?

Oui, bien sûr ! Asher est une figure incontournable du reggae à Genève et en Europe sans aucun doute possible. Je me rappelle de ces nombreuses organisations de concerts dans la salle du Palladium durant les années 90, où toute l’Europe se déplaçait pour y assister, des souvenirs inoubliables !

Je dois pourtant t’avouer que les relations entre nous n’ont pas commencé si bien que ça. Lorsque nous avons commencé à organiser des soirées sound-system à Genève dans notre Goulet 25 (à peu près à la même époque que la création de notre label en 1991-1992), il y avait seulement 3 selecteurs/crew reggae à Genève et alentours :

  • Asher et son « Twelve Tribes Sound »
  • Postman qui officiait tout seul en temps que sélecteur
  • Cockroach Sound, nom de notre formation sound-system que nous avions pris suite au énorme cafards que nous avions vu en Jamaïque, animal résistant à presque tout et omni présent la-bas
Asher commençait juste à organiser ses soirées et avait un shop de disques appelé Coconut. Etant jeune musiciens et producteurs, et Asher avec son frère Steven (Big up Sir !) promoteurs et vendeur de disques, une parfaite future collaboration nous sautait aux yeux ! Mais ce ne fut pas le cas. Une sorte de compétition s’installa entre nos différents crews sans pour autant que je n’y ai jamais trouvé de raison valable.

Avec le recul, nous (Addis et le Goulet25) représentions le coté « ghetto » d’un mouvement naissant dans une ville ou chacun croyait l’inventer, il n’était clairement pas encore représenté pleinement dans notre région mais bien existant depuis des années ailleurs dans le monde. Par la suite tout s’est calmé naturellement et Asher est devenu un ami pour qui j’ai beaucoup de respect.


L'Usine est une institution de l'underground reggae et musical genevois, peux-tu nous citer trois concerts et sound-systems qui t'ont marqué dans cette salle ?

Durant les années 90 et suite au succès que nous avons rencontré lors de nos soirées au Goulet25, nous avons beaucoup collaboré avec L’Usine. Comme tu le dis, c’est un pilier de la scène underground genevoise. Que ce soit avec l’organisation « Le Zombie Libéré » qui nous demandait de venir jouer régulièrement le jeudi en mode dj/mc (l’entrée était à 2 euros) ou avec Laurent et le crew de Mental Groove (groupe spécialisé dans la musique électronique qui fonda la première radio internet de l’histoire appelée « Basic radio », radio dans laquelle nous avions le premier programme reggae appelé « bass culture ») qui travaillait comme programmateurs pour l’Usine. Il nous a souvent placé lors de concert avec notre formation dj/mcs ou avec notre formation groupe live « Restless Mashaits ». En regardant en arrière, cet homme nous a beaucoup aidé dans notre carrière.

Je précise aussi qu’à cette époque (début 90) c’était nouveau d’organiser autre chose que des soirees rock dans cet endroit.

Si je dois te citer 3 événements, je te dirais :

  1. Une fête de la musique dans les années 90, coordonnée par l’Usine même ou nous avions traversé la ville de Genève sur un char tout en jouant dessus
  2. Le festival du Bois de la Batie en 1993 qui n'était pas à l’Usine même mais à la salle Pitoeff (mais organisé par l’usine), une salle à l’acoustique catastrophique, mais ce jour là, nous avions fait la première partie du premier major event dub de Suisse avec la venue de Zion Train accompagné de Devon Russell.
  3. Un concert de Sizzla Kalonji organisé par Asher et son team à l’Usine même. Concert sold out. Earl China à la guitare, Danny Bassy à la basse,… un set de ouf qui reste gravé dans ma tête.


La scène reggae helvétique reste encore aujourd'hui riche avec Fruit Records, Marc Anbessa, ou Evidence Music. Le Montreux Jazz faisait des soirées jamaïcaines comme le Paléo. Le reggae a toujours été populaire en Suisse, non ?

Lorsque j’ai commencé a m’intéresser au reggae fin des années 80 (avant la période des concerts organisés par Asher à Genève), Stuf et moi, on se déplaçait en Suisse allemande pour voir des concerts de reggae. Ils avaient beaucoup d’avance sur nous (Suisse Romande) pour cette musique et organisaient de gros festivals reggae avec des supers têtes d’affiches, magasin de disques présents (Jamarico), foodstale et sponsors. On se ruinait à chaque fois, crois-moi….lol.

Fruit records, Anbessa et Evidence (notre distributeur digital) font partie d’une autre génération à mes yeux.

Pour les soirées reggae au Montreux Jazz, on ne peut que remercier Asher pour le travail effectué, d’ailleurs depuis qu’il ne travaille plus pour eux le reggae est passé à la trappe.

Paleo a toujours été un festival populaire qui surfe sur la vague, lorsque le reggae est joué en radio, il y en aura a Paleo, ce n’est pas un choix assumé comme le Montreux jazz qui organisait ca avec un passionné comme Asher.


Que penses-tu du taf de Rico d'OBF et de Romain Iron Dubz qui sont de la vallée verte near Geneva ?

J’aime beaucoup ces deux beatmakers qui sont très talentueux. J’ai conseillé d’ailleurs a Prince Theo lors de sa dernière visite chez moi d’enregistrer un titre pour le projet de Iron Dubz, le résultat est très bon je trouve (Are you ready tiré de son nouvel album Tuff Like Iron).

J’ai toujours été un grand fan de dub music depuis que j’ai découvert ce style de mix, que ce soit en Jamaïque ou en Angleterre. Avant que ses deux acteurs emergent nous avons eu le sound Cultural Warriors à Genève qui a beaucoup participé à l’émergence de ce style UK dans notre ville. ils sont un peu nos « enfants », car ils venaient dans nos sessions avant de créer leur propre structure.

OBF a réussi a « commercialiser » ce style avec un coté plus « teufeur » et une identité plus « Française » (surtout dans la façon de faire le mc).

Lorsqu’on faisait des soirées uniquement dub dans les caves dans les années 90 (big up Rocket dj & Jah Forest), je doutais que ce soit possible un jour d’y arriver, ils l’ont fait et j’en suis content pour eux.

Maintenant le coté de Rico OBF : « Je suis le champion et je veux contrôler le dub dans ma région » m’a toujours déplu. C’est un peu général chez les promoteurs qui ont du succès, ils ont du mal a lâcher un peu pour pousser les nouveaux talents (j’ai bien dis talents et non amis, deux choses bien différentes).

Faut jamais oublier que d’autres ont été là avant et d’autres seront la après. La musique n’appartient à personne. En tant que « vétéran » dans cette scène reggae, j’ai toujours mis en avant le partage de la connaissance et des moyens aux nouvelles générations autant que possible.


Parle nous de ton the Heat riddim et de tes premières connections avec Chezidek et Turbulence.

Alors tout d’abord, je précise que nous venons de sortir en collaboration avec notre distributeur Evidence Music, une série de 7 medleys (en format digital) pour remettre au goût du jour les riddims que j’ai sorti dans les années 2000. Celui-ci en fait partie. Je l’ai sorti en 2004, en format vinyl 7 pouces. Par la suite, je l’ai inclus dans la compilation digitale Songs of Liberation vol. 2. J’ai composé la base de cette rythmique en Suisse avec l’aide de Stuf à la basse et Julien à la guitare. J’ai rajouté des overdubs de claviers avec Christopher Birch une fois sur place en Jamaïque. À cette période, je partais avec Dalila, mon ex-femme et mère de ma fille qui m’accompagnait dans mes projets. J’ai réalisé les voix au studio Cellblock en Jamaïque. J’avais déjà le contact avec Turbulence car j’avais déjà travaillé avec lui sur d’autres rythmiques (More Redemption et Frontline).

La même pour Chezidek qui avait deja posé sur le riddim Frontline, une année avant.

A cette époque, il n'y avait qu’un petit groupe de producteurs européens qui s’aventurait sur l’ile pour enregistrer des artistes et les vinyls se vendaient plutôt bien, toutes les raisons pour que tout se passe au mieux.

Le mix a été fait par Steven Stanley qui est un ingénieur de renom, il fut ingénieur du studio compass/Nassau pour Island records notamment.

Mon associé et grand ami Lucas (Cap Calcini), qui gérait à l’époque les sorties vinyl, la distribution et le repressage depuis la Jamaïque m’a été d’une aide précieuse d’ailleurs, big up à lui !

Ce riddim m’a permis de faire la connaissance d’un artiste pour lequel j’ai beaucoup d’admiration qui est Daddy Rings.


Et ton Frontline riddim avec Admiral Tibett entre autre qui se fait rare sur des prods assez récentes ?

Même histoire pour celui-ci, la base a été enregistrée en Suisse et j’ai overdubbé le sax en Jamaïque avec Dean Fraser.

Tibett est un artiste incontournable et ma foi plus assez présent sur les sorties déjà à l’époque (ce riddim est sorti en 7 pouces vinyl en 2003, ca fait donc 17 ans...). Je l’ai contacté et il s’est pointé au studio. C’est un mec très perfectionniste qui n’aime pas les choses à moitié faite, il m’a fait gonfler la facture du studio ce jour la...(rires)

Beaucoup d’artistes se contentent d’enregistrer une piste sans revenir dessus et croient à un hit. Je ne dis pas que ca ne peut pas arriver, mais ce n’est pas toujours le cas… Un énorme respect à Tibett pour son professionnalisme.

La Jamaique est une île où les gens aiment être « au goût du jour », ça boost les nouveaux artistes mais les vétérans se retrouvent souvent dans le dernier wagon du train, voire même abandonnés sur le quai. C’est un devoir de penser à eux si on le peut.


Pourrais-tu nous parler du marché vinyle reggae actuel et de son évolution depuis que tu le connais ?

Actuellement je sors très peu de mes nouvelles productions en vinyl, alors je vois ça d’un oeil extérieur. On me dit que le marché est reparti et c’est vrai que je le ressens dans mon travail de vente avec mon shop sur Discogs. Pourtant ça ne reviendra jamais comme avant. Les technologies évoluent qu’on le veuille ou non. Je comprends que le format digital est plus pratique pour la majeur partie du public (moins lourd, moins encombrant, moins chère aussi), je ne peux pas me voiler la face car moi-même je consomme beaucoup de musique en format digital … cependant j’ai grandi avec le format vinyl, j’aime l’objet physique, avoir une fourre avec les infos, avoir même les paroles parfois…

J’ai vu énormément de producteurs indépendants comme moi mettre la clé sous la porte lors de l’arrivée du format digital et c’est bien dommage.

En tant qu’utilisateur je trouve ça pratique, mais en tant que producteur je ne peux m’empêcher de croire a une arnaque de plus de la part des gros bonnets du music business.


Quelles sont les prochaines sorties Addis Records ? Tu as voicé un Jah Mali qui va sortir bientôt ?

Oui, en effet. Je vais sortir un titre avec lui appelé Ready Done, il sortira sur les plateformes digitales le 15 Mai. Sur la même rythmique, j’ai d’autres cuts dont un de Hezron, Book of Love qui sortira aussi le 24 avril. C’est une rythmique 100% jouée live que j’ai appelé Mindset, j’espère que vous lui réserverez bonne accueil !

Je vais peut-être sortir un titre de cette rythmique en vinyl mais ce n’est qu’un projet à l’heure actuelle.

Différemment j’ai un titre avec un jeune artiste appelé Jah Frozen qui sort le 3 avril en digital. C’est une rythmique rub-a-dub avec des influences plus « cloud », j’ai essayé de faire quelque chose de différent, un truc qui colle plus à la façon dont l’artiste a livré ses paroles.


Ready Done par Jah Mali chez Addis RecordBook of Love par Hezron chez Addis RecordFor I Va par Jah Frozen chez Addis Record


J’aime me concentrer sur les jeunes artistes qui ne sont pas encore connus sur notre continent. J’ai beaucoup travaillé avec David Slur, Hezron et Micah Shemaiah ses dernières années, je vois que le travail accompli commence à porter ses fruits, ca fait plaisir.


Tes dernières sorties sont principalement en 10 pouces il me semble ça sera encore le cas prochainement ?

Oui, le projet dont je te parle sera en effet un 10 pouces. J’aime bien ce format qui permet une jolie fourre et plus d’un titre avec sa version.


Et pour finir, si tu devais donner 3 artistes, producteurs et lp jamaiquain cruciaux à tes oreilles ça serait lesquels ?

Aïe ! Il y en a tellement que je kiffe. Je vais rester dans la sauce actuelle ce sera plus facile : je vous dirais de checker Mortimer et son Ep Fight the Fight produit par Winta James, ainsi que le travail de l’artiste Micah Shemaiah quand il est produit par JahSolidRock. Je kiffe bien Runkus aussi et Jah9.


Et UK roots et/ou dub ?

Russ D a un son toujours au top à mon gout.
Les prod de Abashanti ne m’ont que très rarement déçu.
Je suis aussi les sorties sur le label de Vinny Kullar aka Roots Youth.

Dommage que Shaka ne produise plus, je me suis ré-écouté son album Dub symphony ce matin même et il n’a pas pris une ride. Je vous le conseille si vous ne le connaissez pas déjà (comme tout son travail d’ailleurs).

Je vous invite aussi à suivre mon travail que ce soit sur spotify, apple music, etc… ou même youtube pour ceux qui n’ont pas de moyen d’avoir un abonnement de streaming, un seul nom dans la barre de recherche : Addis Record.

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