L’ADN du Dub Camp Festival : entre tradition et modernité

Né sous l’impulsion de l’association Get Up!, le Dub Camp Festival est le premier grand rassemblement français 100% sound system ‘roots & culture’. Depuis sa création, le festival attire plus de 10 000 festivaliers par édition, venus des quatre coins d’Europe pour vivre quatre jours dans une atmosphère familiale, engagée et sans commercialisation abusive.

  • 4 jours de festival (du jeudi 11 au dimanche 14 juillet 2024)
  • Plus de 60 artistes et collectifs programmés
  • Une implantation à Joué-sur-Erdre, à 30 minutes de Nantes, dans un cadre verdoyant

Axé sur le format “sound-system area”, le Dub Camp crée un village éphémère, orchestré autour de quatre arènes thématiques (Arena 1 à 4), où le public plonge dans des immersions uniques, chacune représentative d’une facette de la culture reggae : Roots Yard, Dub Yard, Dancehall Yard, et Outernational Arena.

Des line-ups qui mettent tout le monde d’accord

Des pionniers mythiques aux étoiles montantes

Chaque édition du Dub Camp bouscule les frontières entre générations et sous-genres. En 2024, la programmation annonce un clash d’anthologie :

  • JAH SHAKA TRIBUTE – Un hommage massif au légendaire Jah Shaka, disparu en 2023, avec la présence de disciples directs, dont Channel One (UK), Mad Professor (Ariwa Sound), et Aba Shanti-I. L’occasion rare de vivre des sets méditatifs, empreints de spiritualité rasta.
  • King Earthquake & JTS Sound System : Deux titans de la “UK stepper scene” réunis sur la Dancehall Yard le vendredi, pour une nuit marathon de bangers heavy-weight, à faire trembler les boxes.
  • Natural Mystic (France) puis The Mighty Jah Observer (UK) sur le Roots Yard, garants de la connection roots authentique, aux platines depuis les années 70.
  • Scientist en featuring exceptionnel avec Vibronics : rencontre inédite entre la légende dub jamaïcaine (pionnier du mixing analogique) et le maître du steppa UK. On attend des live dubs exclusifs, version à rallonge, 100% live desk.
  • Mungo’s Hi Fi (Écosse) : Les chouchous de la scène européenne, infatigables promoteurs de la scène dancehall actuelle, présents pour booster les jeunes MCs et faire matcher classic riddims & flows modernes.

Côté MCs et chanteurs, la scène est survoltée : Warrior Queen, Charlie P, Solo Banton, Queen Omega, Anthony Johnson… Impossible de tous les citer tant ils sont iconiques ou en plein buzz cette année.

Plateaux inédits et créations exclusives

Ce qui fait la force du Dub Camp, c’est aussi sa capacité à créer des plateaux introuvables ailleurs, en associant des crews, producteurs et MCs qui, souvent, collaborent pour la première fois en live. En 2024, ne ratez surtout pas :

  • Meets Sessions international : Stand High Patrol rencontre O.B.F sur la Dub Yard, fusion explosive entre la vision futuriste de Stand High et le dub stepper offensif d’O.B.F.
  • United Sounds of Dub : une nuit avec plusieurs collectifs européens (Ital Sound, Dubquake, etc.) en mode back-to-back, pour une traversée des influences UK, Ital et françaises.

Ces sessions melting-pot sont devenues une véritable signature Dub Camp, souvent enregistrées et rediffusées par des radios spécialisées (Roots Legacy Radio, Party Time, Dubwise, etc.). Pour nombre de festivaliers, c’est aussi l’occasion de voir naître des morceaux inédits, des dubplates uniques, jamais pressées sur vinyles, uniquement jouées “on stage”.

Des sound systems légendaires, à vivre en direct

Impossible de parler du Dub Camp sans évoquer la folie et la puissance de ses sound systems artisanaux. Chaque Arena est équipée du stack signature du crew qui l’investit, de véritables murs sonores dépassant parfois les 50kW — ici, les aficionados ressentent physiquement les basses !

  • Channel One : Présents tous les ans, ambassadeurs londoniens du reggae roots, ils jouent sur leur propre sound réputé pour sa chaleur analogique.
  • Aba Shanti-I : Un des systèmes les plus puissants d’Europe (plus de 40 caissons), reconnu pour ses sélections roots et des phases de dub extatiques.
  • Legal Shot Sound (Rennes) : Les architects bretons du roots & dancehall, montent un stack custom à chaque édition.
  • King Shiloh (Pays-Bas) : Leur “Scoop stack” est mythique, et leur session est systématiquement sold-out.

Le festival permet aux festivaliers, qu’ils soient puristes ou novices, de “créer leur propre session” en passant librement d’une arène à l’autre. L’expérience sonore est totale : chaque arène possède sa couleur unique, du roots méditatif au digital steppa survolté, en passant par les sonorités afro ou caribéennes.

Regards sur la scène afro et féminine : les nouvelles voix du dub

Dub Camp ne laisse personne sur le bord de la route. Les programmateurs mettent en avant chaque année des artistes issues de la scène afro-descendante, caribéenne ou féminine, renouvelant les codes du genre.

  • Queen Omega (Trinidad) : Présente pour une nouvelle démonstration de roots militant & new-roots, voix époustouflante sur des riddims percutants.
  • Vanyah (France/Ghana) : Jeune MC montant, ambassadrice du “dub afro,” oscillant entre chant et spoken word, attendue sur plusieurs sessions.
  • Amoul Bayi Records (Sénégal) : Un focus sur la scène ouest-africaine, avec showcase dub aux influences afrobeat, griot, reggae et dancehall, pour montrer que la culture sound system est plus globale que jamais.
  • Sista Habesha (Éthiopie/Italie) : Première apparition en France pour cette productrice soundwoman, très en vue dans le circuit international.

Engagement militant et initiatives surprenantes

Au-delà de la musique, Dub Camp s’implique concrètement pour une écologie festive, associative et sociale : gobelets réutilisables, scénographies en matériaux de récup’, toilettes sèches, participation à des projets locaux… Un festival résolument vert (récompensé Green Festivals Awards 2018, selon Green Festival Awards).

Deux initiatives à signaler pour 2024 :

  • Dub School : Ateliers d’initiation pour comprendre l’histoire du reggae, du roots et du dub, échanges avec des selectas, découverte de la culture jamaïcaine, écoute commentée de dubplates. Gratuit, ouvert à tous.
  • Solidarity Corner : Stand associatif à l’entrée, récolte de dons pour des causes sociales ou projets collaboratifs dans la région.

Côté ambiance, le Dub Camp fait la part belle à l’inclusivité, avec une programmation accessible, une gestion éthique (aucune pub intrusive, pas d’artistes sponsorisés par des marques polluantes, sécurité axée sur le dialogue), la traduction de sets en LSF (langue des signes française), et des tarifs réduits pour les jeunes ou bénéficiaires du RSA.

Comment préparer au mieux son expérience Dub Camp ?

  • Chaque aréna a ses horaires, consultez le running order sur www.dubcampfestival.com.
  • Pensez boules Quies et bonnes chaussures : sur le festival, on marche beaucoup entre les différentes zones.
  • Indispensable : réserver son pass dès avril, départ en car ou en covoiturage depuis Nantes/Bretagne (infos mobilités sur le site).
  • Camping sur place ou hôtels dans un rayon de 20 km à prévoir bien en avance (le site est isolé).
  • Respectez la vibe : pas de soundclash improvisé hors sessions, respect du voisinage, partage de l’eau potable et du chill out.

Un festival reflet d’une culture vivante

Le Dub Camp Festival n’a pas volé sa réputation : il incarne l’esprit “sound system” à la sauce européenne—respect du passé, ouverture au futur. Gros line-up, installations home-made, valeurs sociales, innovations… chaque année, c’est un coup de fouet pour la scène reggae francophone et internationale. Que vous soyez mordu de roots, passionné de dub UK ou simple curieux, c’est ici que les frontières tombent, au profit d’une célébration commune de la bass culture.

La tradition sound system ne cesse de se réinventer, et Dub Camp 2024 promet encore quelques pépites inattendues dans sa programmation officielle et son off (sound meeting, afters au camping, pop-up radio sessions, marchés d’artisans reggae…). La Loire-Atlantique fera vibrer tous les cœurs cette saison, le Dub Camp restant le meilleur terrain de jeu pour explorer tout ce que le reggae et le dub apportent de meilleur sur le continent.

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