Les pionniers et moteurs actuels de la scène internationale
Quels noms font rayonner le reggae sur toutes les latitudes ? Impossible d’être exhaustif, mais certains producteurs sont indissociables des gros coups d'accélérateur que vit la scène depuis les années 2000. Focus sur ceux qui, à coups d’albums, de featurings et de riddims, tirent le genre vers l’avant.
1. Don Corleon – L’alchimiste des riddims mondiaux
Miguel Collins, alias Don Corleon, c’est le Jamaïcain qui a revu le modèle du riddim comme terrain de jeu mondial. De “Drop Leaf” à “Seasons Riddim”, il réunit aussi bien des voix jamaïcaines que d’outre-mer—voir sa prod du titre “Mama” de Collie Buddz (Bermudes) ou “Good Girl Gone Bad” de Tarrus Riley avec Konshens. Il bosse avec des Américains (DJ Khaled), Italiens (Alborosie), ou encore Ghanéens. Don Corleon porte la vibe reggae sur plusieurs continents à la fois, empilant des tubes qui font le tour du globe (source : The Fader, 2021).
2. Walshy Fire – L’architecte du pont afro-reggae-dancehall
Au sein de Major Lazer, puis en solo, Walshy Fire propulse la fusion afro-caribéenne. Il organise des mixtapes et albums où l’on croise Burna Boy (Nigeria) avec Beenie Man (Jamaïque) ou Mr Eazi (Nigeria) feat. Chronixx (source : OkayAfrica, 2019). Sa série “Walshy Fire Presents: MMMM” incarne le rôle central du producteur comme “connecteur de points”. Même force dans des projets afrobeat-reggae comme ceux du label Mad Decent.
3. Frenchie (Maximum Sound) – Le don du riddim entre Paris, Londres, Kingston
En France, aucun producteur n’a autant creusé la veine internationale que Frenchie. Basé à Londres, il multiplie les riddims (World Jam, Intercom) qui réunissent Luciano (JA), Capleton (JA), Alborosie (ITA/JAM), mais aussi Naâman (FR) ou Tippa Irie (UK). Avec plus de 150 riddims exportés et diffusés jusqu’aux Balkans, Frenchie incarne à fond la circulation mondiale de la vibe reggae.
4. Roberto Sánchez (Lone Ark Studio) – Le gardien du roots hispano-jamaïcain
Du Pays Basque espagnol, Roberto Sánchez signe des albums entiers pour Earl Sixteen, The Gladiators, ou Linval Thompson, et lance des collaborations avec Mo’Kalamity (Cap Vert), Benjammin (UK), ou Ines Pardo (ESP). Il saupoudre le roots reggae de nuances latines et européennes, enregistrant en analogique pour garder la chaleur du vieux studio jamaïcain — une rareté en Europe (source : United Reggae, 2022).
5. J Vibe (Ghazi Movement, Soudan/Mauritanie) – La connexion Afrique du Nord/Europe/Caribbean
Peu connu du très grand public, mais imposé dans la sphère reggae afro, J Vibe organise les échanges entre rappeurs-chantres marocains, producteurs mauritaniens et voix jamaïcaines. Il co-produit “Desert Reggae” avec Takana Zion (Guinée) et des sons pour Jah9 (Jamaïque) x ElGrandeToto (Maroc) — la preuve que la diaspora reggae s’étend jusque sur le continent africain.