2014 : L’année où le dub français explose les frontières
Flashback : automne 2014, le dub n’a jamais été aussi multiforme. Le public ne cesse de grandir : 31 000 festivaliers sur toute la tournée, une dizaine de dates à travers la France, et un marathon d'artistes français, britanniques, allemands, italiens, mais aussi des poids lourds jamaïcains. (Sources : Reggae.fr, Libération, Télérama)
Un line-up qui fait swinguer la planète
- O.B.F. Sound System (France) : le collectif d’Annecy, fer de lance de la scène stepper, embarque son mur de Sound & ses collaborations avec Charlie P ou Sr. Wilson. Leur influence européenne est déjà énorme.
- High Tone (France) : pionniers lyonnais du dub électro, mixant machines, stepper, techno et une imagerie quasi-sci-fi, font leur retour avec le projet “Ekphrön”. À l’époque, ils poussent le dub français vers l’ouverture la plus totale.
- Iration Steppas (UK)
- Soom T (Écosse) : l’ovni vocal de la scène, MC charismatique, qui démonte les platines et clash les basses avec sa verve poétique, oscillant entre reggae digital et hip-hop.
- Dub Dynasty (UK)
- Dubkasm (UK, Brésil)
- Mayd Hubb meets Joe Pilgrim (France, UK)
- Weeding Dub (France)
- Zion Train (UK)
- …et plus d’une trentaine d’autres, à Paris, Lyon, Nantes, Strasbourg, Bordeaux, Rennes, Marseille, Lille etc.
Le festival va jusque dans la rue, investit des lieux alternatifs et rassemble pour la première fois toutes les générations du dub, des anciens de la sono système jamaïcaine aux digital warriors ultra-connectés.
La parole à la jeune garde, le respect des pionniers
2014, c’est la première fois qu’autant de beatmakers autodidactes (Weeding Dub, Panda Dub, Mahom) se retrouvent en tête d’affiche, partageant les basses avec des légendes UK (Mad Professor, Zion Train) et une scène européenne nouvelle vague, qui fait souffler un vent frais sur le genre. Le dialogue intergénérationnel est explosif : sur scène, des collaborations inédites entre High Tone avec Sir Jean, Panda Dub avec Sista Bethsabee… Le public y assiste en live, front row, comme dans les sound systems jamaïcains d’antan, mais armé de smartphones et d’enregistreurs portables.
Le festival orchestre aussi des masterclasses et des lectures publiques (source : Trax Magazine), pour expliquer le dub, le sound system et les techniques de production à une nouvelle génération de beatmakers. Un signal fort : le dub français n’est plus une niche confidentielle, il aspire la jeunesse et lui fait prendre le mic.
Quand la bass music infuse le dub : une révolution sonore
L’édition 2014 entérine le grand mélange des genres. La bass music britannique infuse le dub hexagonal, qui répond à coup de synthés, de delays expérimentaux et d’une esthétique visuelle proche du mouvement “dub futuriste” (mapping vidéo, sets live immersifs, VJing). Les collaborations internationales s’ouvrent aussi au genderqueer et à la diversité, avec des MC et des productrices (Soom T, notamment) mises en avant à égalité sur les flyers.
Quelques chiffres marquants :
- Plus de 30 artistes différents programmés en 2014
- 13 villes étapes, un record pour le festival
- Une fréquentation en hausse de 20% par rapport à 2013
La presse mainstream s’en empare : Télérama, Libération, France Inter saluent la “scène dub française plus vivante que jamais”, et la présence de figures internationales fait même parler Les Inrocks du “Woodstock de la basse”.